Titoc cherche un ami

Il est toujours aussi rond Titoc, les yeux ahuris et la truffe noire. Et il est seul ! Il le crie à l’espace vide. Au moment où il aperçoit Lapinou tranquillement assis, croquant ses carottes, il décide que Lapinou sera son ami. Peu lui importe que Lapinou refuse son amitié. Sous cette douceur apparente de panda et de lapin, Titoc se comporte violemment avec Lapinou. Titoc se donne le droit d’éprouver la douceur des oreilles de Lapinou, son parfum. Le visage expressif de Lapinou, le dialogue réduit à son minimum « aieeee ! ouille ! ouf ! » suffisent à dramatiser la relation entre les deux personnages qui contraste avec les couleurs vives, l’illustration lisse.

La volte-face de Lapinou qui expose à quelles conditions l’amitié est possible paraît forcée, peu vraisemblable. Véritable charte de l’amitié « 1. Ne me serre pas si fort. 2. Sois gentil. » Sous ce langage inoffensif, on perçoit la violence. La troisième condition, « 3. J’aime les carottes », l’atténue et retrouve l’univers mignon du lapin et allège l’ambiance. Elle introduit aussi une nouvelle idée : le panda croque ses bambous, le lapin ses carottes chacun cultive sa différence, à égalité, dans le respect de l’autre.

Un petit livre qui aborde un thème fort et riche.