Ton premier poème avec les mains

Dans ce livre, l’auteur Alain Serres s’adresse au tout-petit « Ton premier poème avec les mains » et dès la couverture lui donne des clés : le noir, le blanc, le mouvement de la main et celui des astres, en partage.

Ce recueil est construit selon le rythme de la journée. Il s’ouvre et se referme en éventail : du noir de la nuit à la polyphonie colorée du jour avant de se refermer sur la nuit. L’écrivain écrit par images associées au thème : la nuit, « sa coquille d’obscurité se fendille », la lumière qui « germe », « pousse et grandit ». Petit à petit, s’inscrit le parallèle entre le jour qui pointe et l’enfant qui se découvre. Les rideaux de la nuit s’écartent et apparaît alors « la fleur solaire ».

Cette façon douce d’intégrer l’enfant dans la lumière du jour est de façon heureuse associée au jeu de mains, caché / pas caché.

Après l’obscurité, le monde se réveille et comme dans un imagier, côte à côte, les objets se présentent, en silhouettes colorées, pastels dématérialisés, monde en ordre avant le délire du mouvement et les inventions poétiques d’Alain Serres. Les expressions « ça bougeotte, ça parlotte, ça tombe, ça pleure, ça se relève, ça rit. Toi tu souris…. » expriment le plaisir de la découverte.

Le grand théâtre du monde s’est mis en marche, rideau ouvert, rideau fermé, le noir va petit à petit recouvrir les couleurs mélangées du jour. Et dans ce rythme immuable du jour et de la nuit, la parole du petit s’impose, il va trouver sa place dans le chant, la poésie et le dessin du monde.

Un texte optimiste et touchant, images, mots simples et forts pour une belle entrée en langages.