Un Père prodigue

Alice vit en compagnie de ses deux grandes sœurs, tandis que leur père est en prison. A son retour, tout ne se passe pas aussi bien que prévu. Bientôt, le père disparaît. Alice mène son enquête avec son petit ami Nicolas.

Le point de vue très affectif de la narratrice Alice donne à ce petit polar une forte dimension psychologique. L’histoire est alors captivante par ses sentiments extrêmes (tous les pères n’ont pas la vie tumultueuse de celui d’Alice), beaucoup moins par son aspect policier confus. D’ailleurs, la jeune fille avoue elle-même : « Pour moi, ça devenait compliqué, cette histoire » (p. 122), et plus loin : « On n’a jamais su exactement ce qui s’était passé […]. » (p. 167). Le récit est au passé et le ton adopté est plutôt celui d’une toute jeune adolescente, aux naïvetés parfois agaçantes. La fin, quatre ans plus tard, détonne par son caractère nuancé : Alice a perdu de vue son petit ami, les sœurs n’ont pas réussi dans leur vie comme elles le souhaitaient… On retient de cette lecture plus l’esprit d’une enfance/adolescence malmenée que d’un roman policier tel qu’on pouvait l’attendre.