Une Disparition mystérieuse (Lady Grace, tome 2)

Lady Grace, demoiselle d’honneur de la reine d’Angleterre Elizabeth 1ère, poursuivante d’armes depuis sa première aventure, enquête sur la disparition de sa consoeur Lady Sarah, qui se serait enfuie par mer avec le beau capitaine Francis Drake. Grace feint la maladie qui la cloue au lit et, déguisée en homme, elle s’éclipse avec son ami le jongleur Masou sur le bateau de Drake. Mais à bord, point de Lady Sarah ! Se faisant alors passer pour le page de cette dernière, Grace traque avec Drake le capitaine Derby, amoureux rival. Lors d’une bataille avec un troisième navire, espagnol, Lady Sarah est retrouvée. Les deux jeunes filles et Masou rentrent au Palais de la reine sans que personne ne se soit jamais douté de rien.

Splendide reconstitution historique, cet épisode de Lady Grace nous fait voyager sur les vaisseaux de sa Majesté la Reine. On voit celle-ci dans l’exercice de son pouvoir politique, décidant de réhabiliter la Royal Navy, entourée de personnages historiques. Sur cette trame évolue le personnage sympathique, un peu garçon manqué, de Lady Grace, protectrice de la justice et de la vérité. Il est un peu invraisemblable qu’une jeune fille de bonne famille parvienne à se faire passer pour un mousse, mais bon… L’idée passe sans trop d’encombre. Patricia Finney réussit à rendre vivante une époque a fortiori très peu connue des jeunes lecteurs français, et on est curieux des habillements, des usages sur le bateau… La part entre l’action et les descriptions est savamment dosée.

Dans ce second tome, Lady Grace, âgée d’un an de plus, gagne en audace et en capacité d’initiative : elle intercepte une missive destinée à la Reine tout en ayant conscience de se « rendre coupable de haute trahison » (p. 75), s’enfuit du Palais en mentant... La reine semble être au courant de tout (voir ses sourires à la fin du roman – la dignité royale et la légendaire finesse d’Elizabeth 1ère sont préservées) mais pardonner à Grace. Encore plus que dans le premier opus, les deux personnages tendent à se ressembler.

J’ai beaucoup apprécié le lexique (savez-vous ce qu’est une « esquinancie » ?), et aussi le fait que la postface soit différente du tome précédent, adaptée au sujet précis. A suivre !