Vasco : le cochon footballeur

Une belle histoire d’amitié entre un petit garçon et un cochon. L’idée est originale, surtout de nos jours, elle comblera d’aise les jeunes lecteurs, et nourrira leurs rêves les plus fous quant aux animaux de compagnie qu’ils pourraient supplier leurs parents d’adopter !

Matteo et Vasco vivent à la ferme, pour un cochon, c’est plus facile ! Le quotidien des deux amis est rythmé par la passion de Matteo pour le football, qu’il cherche à transmettre son compagnon. Pourtant, si Vasco fait des efforts, l’enfant finira malgré tout par transgresser l’interdit de sortir de la ferme pour chercher d’autres partenaires de jeu. Mais le cochon ne compte pas rester en arrière, après tout Vasco, c’est un nom d’explorateur…

Le texte est d’une lisibilité parfaite, situé en général sur la page de gauche, dans une police et un ton vert qui renforcent la délicatesse du récit. Car Edward van de Vendel choisit une narration où les sentiments non exprimés traversent les formulations bienveillantes, celles d’un amour inconditionnel ; où les émotions sont traduites en sensations, et en sont renforcées. Et la lecture est imprégnée de cette assurance tranquille.

Est-ce parce que cet attachement entre un petit garçon et un cochon lui semblait difficile à imaginer dans un cadre contemporain, mais Alain Verster a choisi de l’illustrer de références à une enfance plus ancienne, images photographiques et portraits en noir et blanc, où les objets, les marqueurs d’époque, les chaussures de foot, les nombreuses couvertures de magazines, les unes de journaux, immergent les lecteurs dans une atmosphère délicieusement surannée. Les expressions et les attitudes sont par ailleurs pleines de vie et d’humour, et permettent à l’enfant non-lecteur de s’approprier l’histoire facilement.

Et puis Alain Verster utilise cette technique particulière d’estompage des contours, qui fond l’image dans son décor ; les couleurs sont également gommées pour un rendu presque translucide, voilé par une tonalité sépia très légère : l’ensemble donne un résultat doux, intime et émouvant comme un album d’autrefois que l’on feuillette avec nostalgie. Il rappelle par ailleurs les tonalités d’un autre illustrateur néerlandais de talent, Carll Cneut, qui a aussi collaboré avec Edward van de Vendel.

Une belle alchimie entre un auteur confirmé et un illustrateur prometteur.