Virus

Gaspard habite la semaine dans un petit village chez sa grand-mère. Un jour, sur la place, sept chats errants sont mis en cage, exposés : des habitantes se sont plaintes et la SPA est intervenue. Difficilement, six chats sont récupérés par leurs propriétaires. Reste alors Virus, animal costaud et vindicatif, qui a failli tuer Falbala, le chat de Gaspard. Personne ne veut de lui, les villageois un peu gênés rentrent chez eux… Mais le lendemain matin, Virus a disparu de sa cage.

Petit roman animalier sans prétention, Virus est une réussite d’humour fin. Un narrateur externe suit le jeune Gaspard, retranscrivant ses actions et ses sentiments, tout en ne se départissant pas d’un recul aiguisé sur la situation. Et les habitants du village valent le détour ! A la limite de la caricature, ils défilent : l’épicière à l’escapade parisienne hebdomadaire, l’Anglais installé, l’écolo de service, le réactionnaire qui a un avis sur tout, les vieilles dames, etc. Le discours indirect libre nous les rend proches et donc d’autant plus amusants. Mais Valérie Dayre, si elle est critique, n’est jamais méchante. Et c’est peut-être cette tendresse sous-jacente qui ne nous fait jamais douter du sort de Virus ; si odieux soit-il, il fait partie du village… Malice finale, son sauvetage anonyme viendra à coup sûr alimenter les rumeurs et les cancans de tout ce petit monde. Irrésistible, un peu dans l’esprit du Journal d’un chat assassin d’Anne Fine.