Visions

A Eastport, station balnéaire de Cape Cod, vit une famille de « cinglés » : la famille de Claire Fern. Son père et sa mère sont issus d’une lignée bien dotée : ils ont des facultés paranormales qui remontent à plusieurs générations. Starla, la maman, par exemple, est télépathe : elle peut lire dans les pensées. Il n’était pas possible de prédire à leur naissance comment les bizarreries génétiques se manifesteraient chez les enfants du couple. « La seule constante notable chez les gens comme [eux] était que le don se révélait en général à la puberté. » Madame Fern et ses enfants – Monsieur a quitté la maison – vivent désormais de leurs pouvoirs, ils accueillent de concert les touristes pour les divertir par leurs « lectures ». Leurs voisins indigènes, quant à eux, les méprisent. Les activités de l’entreprise familiale suscitent bien des moqueries et des remarques désagréables à encaisser pour les adolescents marginalisés.
Claire est extralucide depuis l’âge de onze ans : elle reçoit des visions en touchant des objets. « Le vrai nom de [s]on don, c’est la psychométrie rétrocognitive. L’énergie et les souvenirs laissent des empreintes sur les objets, qu’[elle est] capable de capter, de voir, de sentir ou d’entendre ». Quant à son frère Perry, il est médium et arrive à dialoguer avec les esprits. C’est aussi un séducteur né, coureur de jupons invétéré : un penchant qui, lui, n’a rien de surnaturel.
Lorsque Victoria, jolie adolescente de dix-huit ans et dernière conquête de Perry, est retrouvée assassinée, toute la ville est en émoi. Claire est alors sollicitée officieusement pour prêter main forte à l’équipe chargée de l’enquête policière. On l’invite à se servir de ses capacités extralucides pour démasquer l’assassin. Pour convaincre les sceptiques de son honnêteté, Claire doit absolument trouver le coupable. L’enquête stagne, Perry est suspecté. Les meurtres s’accumulent et les sentiments de Claire oscillent entre son ex-petit-ami Justin et le charmant Gabriel Toscano, fils de l’inspecteur de police.

Un roman absorbant et bien mené dès le premier chapitre qui se ferme sur l’image de l’héroïne, une arme braquée entre les deux yeux. Puis, l’histoire remonte jusqu’à « neuf jours plus tôt », saisissant l’impatiente curiosité du lecteur à découvrir le dénouement de ce récit haletant. Le suspense est maintenu tout au long de ce thriller qui flirte entre romance et fantastique. L’auteure américaine Kim Harrington livre ici son premier roman, et c’est une réussite. Son éditeur confie qu’ « elle n’a pas de pouvoir psychique et [que] ça lui convient très bien » ! Pourtant, comme envoûtés par son talent, nous avons déjà hâte de lire la suite…