Emmanuelle Zicot
Née en 1972 à Liège, en Belgique, Emmanuelle Zicot vit maintenant à Bordeaux avec son mari, Jean-Luc Sala, et leurs enfants.
Elle effectue des études supérieures aux Beaux-Arts de l'Institut Saint-Luc de Liège, option « illustration », avec déjà dans l’idée de réaliser des livres pour enfant. À sa sortie de l’école, elle démarche les éditeurs, dont l’École des loisirs. Marcus Osterwalder, directeur de la collection Archimède, est alors à la recherche de nouveaux illustrateurs. Elle signe donc son premier contrat en 1995 pour Bébé Dauphin découvre l’océan. Si au départ elle n’avait pas prévu d’écrire, ce premier texte est accepté. Elle continue alors comme illustratrice et auteur même si elle ne se sent pas capable d’écrire « tout ce qu’[elle] voudrait. » Elle est tout de même parfois uniquement illustratrice. Elle collabore avec son mari pour La pêche du Baryonyx (2005, l’École des loisirs, « Archimède ») qui maîtrisait mieux le sujet qu’il avait lui-même proposé, puis avec Christian
Née en 1972 à Liège, en Belgique, Emmanuelle Zicot vit maintenant à Bordeaux avec son mari, Jean-Luc Sala, et leurs enfants.
Elle effectue des études supérieures aux Beaux-Arts de l'Institut Saint-Luc de Liège, option « illustration », avec déjà dans l’idée de réaliser des livres pour enfant. À sa sortie de l’école, elle démarche les éditeurs, dont l’École des loisirs. Marcus Osterwalder, directeur de la collection Archimède, est alors à la recherche de nouveaux illustrateurs. Elle signe donc son premier contrat en 1995 pour Bébé Dauphin découvre l’océan. Si au départ elle n’avait pas prévu d’écrire, ce premier texte est accepté. Elle continue alors comme illustratrice et auteur même si elle ne se sent pas capable d’écrire « tout ce qu’[elle] voudrait. » Elle est tout de même parfois uniquement illustratrice. Elle collabore avec son mari pour La pêche du Baryonyx (2005, l’École des loisirs, « Archimède ») qui maîtrisait mieux le sujet qu’il avait lui-même proposé, puis avec Christian Havard, rencontré sur un salon, pour La Vie des animaux racontée aux enfants (2005, De La Martinière jeunesse) et Comptines du Chat Bidule (2005, l’Hydre jeunesse éditions).
Pour ses ouvrages, Emmanuelle Zicot utilise principalement des encres de couleurs type colorex ou écoline (pas d’encre de chine). Elle ajoute parfois de l’acrylique ou du crayon de couleur. La particularité de ses illustrations et leur luminosité tiennent surtout au papier choisi, complètement lisse : schoeller 300gr.
Très inquiète du futur de la planète, Emmanuelle Zicot essaie de faire passer un peu d'écologie dans ses livres : « Je trouve que les livres pour enfants sont la base de l'éducation citoyenne de nos enfants. Ils y trouvent aussi toutes les émotions et les questionnements de leur quotidien. » Le choix des sujets parle de lui-même ; la mer, la pluie, les animaux…
Emmanuelle Zicot aime rencontrer ses lecteurs pour leur faire connaître son métier et la fabrication d’un livre, et parce qu’elle sait que ces rencontres peuvent donner « le déclic de la lecture » à certains enfants. Ses ouvrages, très présents dans les écoles, permettent de faire découvrir aux enfants leur environnement et servent parfois de base pour découvrir les couleurs et les volumes mais aussi le réalisme.
Emmanuelle Zicot est illustratrice de documentaires animaliers depuis maintenant une dizaine d'années, mais elle aimerait travailler avec un auteur qui lui plaît pour des textes plus intimes, autres que documentaires.
Comment avez-vous commencé à faire des ouvrages pour enfants ?
Eh bien tout simplement, après être sortie des beaux arts, j'ai démarché les éditeurs avec mon book afin de décrocher un contrat. " Archimède " a été mon premier contrat signé avec Bébé Dauphin découvre l'océan.
Vouliez-vous dès le début de votre formation être dessinatrice pour la jeunesse ou est-ce venu petit à petit au cours de votre travail ?
Non vraiment, j'avais choisi la section illustration car je voulais dessiner pour les enfants. Par contre, je n'avais pas prévu au départ d'écrire et mon premier texte a été pris alors après j'ai continué même si je ne me sens pas capable d'écrire tout ce que je voudrais.
Vous avez une formation plus orientée illustration. Avez-vous décidé d'être aussi l'auteur de vos livres ? L'école des loisirs préfère avoir des auteurs/illustrateurs, vous ont-ils demandé d'être auteur ?
La plupart des éditeurs aiment bien les auteurs/illustrateurs car le travail est plus uniforme, si on peut dire. En plus, il n'y a pas de risque de conflits entre les deux parties. Il n'y a qu'un seul interlocuteur et la communication est plus rapide. Par contre, on perd le côté surprise d'une vrai belle rencontre entre un auteur et un illustrateur, ce qui moi me plairait bien.
Comment avez- vous intégré la collection " Archimède " de l'Ecole des Loisirs ?
J'ai envoyé à Marcus Osterwalder, directeur de la collection, une photocopie couleur d'une image de dauphin que j'avais faite et une ébauche d'histoire pour aller avec. J'ai eu ce tuyau par la maison d'édition Pastel à Bruxelles car mon book ne leur convenait pas mais l'éditrice m'a orientée vers " Archimède ". J'ai eu de la chance car la collection recherchait de nouveaux illustrateurs à l'époque et je suis arrivée au bon moment. Il fallait quand même que je prouve ma capacité à finir un album tout en gardant la qualité graphique de l'image envoyée.
À propos de vos collaborations :
Votre mari est-il l'auteur de votre livre La Pêche du Baryonyx ? Ou avez-vous écrit et illustré ensemble ?
Mon mari a eu l'idée de ce scénario. Moi je n'étais pas très branchée dinosaure et il maîtrisait mieux ce sujet. Il a donc écrit l'histoire et on l'a retravaillée ensemble pour plus de lisibilité. Mais c'est vraiment son travail. Par contre, les illustrations sont bien de moi. Mon mari m'a parfois conseillée car il est aussi un très bon dessinateur.
Vous avez travaillé deux fois avec Christian Havard, est-ce un choix ? Ou est-ce la proposition des maisons d'édition ?
J'ai rencontré Christian sur un salon et nous avons discuté assez bien car nos travaux avaient des points communs. Il a écrit beaucoup de documentaires pour Milan et il s'y connaît vraiment en animaux. C'est lui qui a proposé mon travail pour Les Comptines du chat bidule chez l'hydre jeunesse. Mais c'est le hasard d'une commande de la Martinière jeunesse qui nous a réunis à nouveau pour La Vie des animaux racontée aux enfants.
Vous avez peu de collaborations, préférez-vous travailler seule ?
Pour " Archimède ", j'arrive à me débrouiller toute seule. J'essaye donc de continuer comme cela d'autant que c'est plus intéressant par rapport aux droits d'auteurs (6% au lieu de 3 quand il faut partager). Mais j'aimerais vraiment travailler avec un auteur qui me plait pour des textes plus intimes ou en tout cas pour autre chose que du documentaire.
Fréquentez vous souvent les salons et aimez-vous cela ?
J'en fais quelques uns par an mais j'essaie toujours de les associer à des animations scolaires. Pour moi, aller à un salon est un moment de rencontre avec les lecteurs. Je peux aussi discuter de mon travail avec d'autres auteurs et illustrateurs. Les occasions de se retrouver sont assez rares. J'en profite aussi pour me tenir au courant de l'actualité de la littérature jeunesse.
Rencontrez vous souvent vos lecteurs ? Dans quel cadre et pourquoi ?
Une dizaine de rencontres par an à peu près, c'est bien. Je suis souvent invitée dans le cadre d'un salon du livre jeunesse où la plupart des auteurs participent à des animations dans les classes. C'est important pour les enfants de savoir tout le travail qu'il y a derrière un album. Ils comprennent ainsi la démarche, les étapes et la chaîne du livre. C'est le premier pas vers le respect du travail d'autrui et aussi ça peut donner le déclic de la lecture à certains élèves.
Pouvez-vous parler de votre engagement pour la charte des auteurs et illustrateurs jeunesse ?
Ce n'est pas à proprement parler un engagement car je ne fais pas partie des membres élus (président, trésorier,…). Je suis juste membre. C'est grâce à la charte que nous avons acquis la rémunération des animations et aussi gagné quelques procès contre des éditeurs malveillants et des contrats abusifs. Je trouve normal de reconnaître la valeur de cette association qui est un peu notre seul représentant légal. C'est aussi un gage de qualité pour les écoles qui voudrait nous recevoir.
Vos livres sont-ils utilisés dans un cadre scolaire ? Faites-vous partie des listes de l'éducation nationale ?
Bien sûr mes livres sont pratiquement présents dans toutes les écoles car ils permettent de faire découvrir des tas de choses aux enfants sur leur environnement (espèces, reproduction, protection des espèces, diversité, climat, chaîne alimentaire, impact de l'homme…). Au niveau graphique, ils servent de base pour découvrir les couleurs ou les volumes ou encore le réalisme.
Certains de mes livres ont été pris dans ces listes mais je ne suis pas tellement favorable à cette démarche. En fait, cette sélection est par définition peu objective et je ne suis pas certaine qu'elle reflète vraiment la diversité extraordinaire de la littérature jeunesse. Ce sont souvent les mêmes auteurs et les mêmes maisons d'éditions. Les instits qui ne veulent pas se fatiguer prennent les livres de ces listes et ne cherchent pas plus loin ce qui pourrait vraiment correspondre à leur projet.
Vos livres vous permettent-ils de vivre ou exercez-vous un autre métier en parallèle?
Cela dépend des années, mais en moyenne, c'est très difficile de vivre de la vente des albums. Si je vivais seule, je serais obligée de faire un autre travail. Quand mes albums sont sélectionnés pour les abonnements de l'école des loisirs cela me permet d'avoir l'équivalent d'un petit salaire pendant un an. Je vis aussi grâce aux animations scolaires auxquelles je participe (j'y explique mon métier et je fais des ateliers). Seuls quelques auteurs très connus arrivent à vivre bien de leurs droits d'auteurs... Les autres sont obligés de travailler beaucoup plus ou de diversifier leur travail. Les droits pour un auteur illustrateur varient de 6 à 8 % du prix hors taxe, c'est peu. Cela passe à 3% si on est seulement illustrateur ou seulement auteur... en tout cas en jeunesse.
Un syndicat des auteurs est en train de se monter pour essayer de revaloriser le métier et imposer un prix spécifique du travail de l'auteur indépendant du droit d'auteur :
Que pourriez-vous ajouter ?
Simplement que la collection " Archimède " est la seule qui impose le documentaire comme album au même titre que les autres. " Avec une histoire, je comprends ", le slogan de la collection explique vraiment bien de quoi il retourne. Elle est reconnue pour la qualité de ses illustrations autant que pour le sérieux des informations transmises (caution scientifique). Les albums " Archimède " sont un outil de travail agréable et complet.
Mathilde Alliot (Licence professionnelle Métiers des bibliothèques, de l'édition et du commerce du livre - IUT Paris) - Février 2007