Yves Heurté
Yves Heurté est né à Marigny. Médecin, il écrit des romans, du théâtre, des nouvelles et des contes. Il intervient également en milieu scolaire.
Le 19 février 2006.
"Yves Heurté vient de s'éteindre ce matin des suites d'une attaque qui,
depuis décembre l'avait privé de la parole, de l'écriture, de la
marche...Son compte e-mail était fermé depuis lors. Il aimait tant naviguer
sur la toile et échanger avec ses amis du monde entier et parfois des
enfants très lourdement handicapés qu'il aidait à survivre.
Il sera enterré dans son petit village de montagne à Cierp-Gaud, mardi 21
février. La cérémonie est à 11h
Depuis que Claude Roy l'avait publié à la NRF avec son premier roman "La
ruche en feu" il n'a cessé d'écrire surtout des poèmes et du théâtre publié
chez Rougerie. Les éditeurs Gallimard, le Seuil ont dirigé ses romans vers
la jeunesse. Syros, Ipomée aveClaire Forgeot, Milan ont suivi..
Martine Caplanne a mis en musique des poèmes avec les enfants (CD Bois de
mer)..
Il était
Yves Heurté est né à Marigny. Médecin, il écrit des romans, du théâtre, des nouvelles et des contes. Il intervient également en milieu scolaire.
Le 19 février 2006.
"Yves Heurté vient de s'éteindre ce matin des suites d'une attaque qui,
depuis décembre l'avait privé de la parole, de l'écriture, de la
marche...Son compte e-mail était fermé depuis lors. Il aimait tant naviguer
sur la toile et échanger avec ses amis du monde entier et parfois des
enfants très lourdement handicapés qu'il aidait à survivre.
Il sera enterré dans son petit village de montagne à Cierp-Gaud, mardi 21
février. La cérémonie est à 11h
Depuis que Claude Roy l'avait publié à la NRF avec son premier roman "La
ruche en feu" il n'a cessé d'écrire surtout des poèmes et du théâtre publié
chez Rougerie. Les éditeurs Gallimard, le Seuil ont dirigé ses romans vers
la jeunesse. Syros, Ipomée aveClaire Forgeot, Milan ont suivi..
Martine Caplanne a mis en musique des poèmes avec les enfants (CD Bois de
mer)..
Il était partant pour toutes les aventures, grand marcheur et "Robinson"
des mers et des montagnes. Nous avions fait à partir de Beaubourg un roman
en ligne "Au voleur" avec des classes de montagne en 97...
Il était musicien, flûtiste, compositeur, sculpteur sur bois...
Bien sûr, eternellement gamin et rêveur, je le croyais immortel"
Christiane Abbadie-Clerc
"Yves, te voilà installé au pied de tes montagnes que tu as tellement aimées. Tes amis montagnards mais aussi tous ceux qui t’ont connu, qui ont travaillé avec toi, qui ont milité pour faire arriver le livre, la culture, la poésie et le théâtre dans tes montagnes et ailleurs, étaient là. Certains ont lu des extraits de tes textes ou de tes poèmes, d’autres ont lu ceux écrits dans le dernier atelier d’écriture que tu as créé.
Moi, j’étais au milieu de tous ces gens et j’ai pensé aux milliers d’adolescents avec qui j’ai discuté de tes textes engagés. Bien sûr ceux de ma région le Languedoc-Roussillon, ceux de France mais aussi ceux de l’étranger, et c’est surtout à eux que je pensais, en écoutant le maire du village parler de tes œuvres. Plus particulièrement à ceux de Tunis qui ont découvert « la lézarde » et la peur de leurs enseignants, ceux de Clüj en Roumanie qui ont voulu mettre en spectacle « l’horloger de l’aube » avant que tu n’en fasses toi-même l’adaptation théâtrale, ceux du Chili enfin avec « l’atelier de la folie ».
A Santiago, lors de la foire du livre en octobre 2OO4, j’ai présenté, au milieu d’une trentaine d’autres albums, « la lézarde » et les rencontres qui ont suivi cette présentation ont débouché sur une demande du ministère de l’éducation nationale, de formations autour et sur la littérature de jeunesse et plus particulièrement sur les albums.
Chaque fois que je vivais un moment fort autour de tes livres « engagés » je t’envoyais une carte, un mot. A mon retour nous en discutions au téléphone nous réjouissant que cette littérature de jeunesse puisse être porteuse de sens, de devoir, en un mot aider à faire grandir les adolescents.
Nous avons, tout au long de ces quinze dernières années, beaucoup échangé par courrier, ton dernier je l’ai reçu avant mon départ pour le Chili, le 26 septembre 2OO5, tu t’interrogeais comme chaque fois des difficultés pour trouver des éditeurs et dans ce courrier tu en cherchais un pour publier une adolescente morte en 1926 qui avait écrit des textes d’une grande puissance.Tu me demandais de lire l’article que tu venais d’écrire sur elle, Sabine Sicaud. Je partais au Chili où on célébrait « DON QUICHOTTE » et j’ai souri en te lisant car tu te comparais à ce personnage.
Dans ce même courrier tu m’annonçais qu’un compositeur de Fougères travaillait sur un poème de ton apocalypse … oui tu as été « un auteur caméléon » et suivant les personnes rencontrées on parlait de toi en poète, en contestataire, en écrivain pour la jeunesse, en créateur de chorale, en musicien …et moi j’ai pu en amie parler de tout et comprendre toutes ces facettes qui faisaient de toi un homme ouvert aux autres, ouvert au monde et nous partagions ensemble cette croyance dans les jeunes de pouvoir changer le monde et les hommes.
J’ai appris en janvier ce qui t’avait empêché de me répondre et je suis venue à Luchon, nous avions pris rendez-vous pour cette semaine de février, chez toi, pour parler littérature et création puisque tu avais un texte en « déshérence » qui te tenait à cœur.
J’irais à la Coume, ce lieu magique où la nature va repartir : les roses de Madeleine seront belles, le tulipier sera encore plus touffu … et nous parlerons de toi et de tes œuvres.
J’ai envie de te dire « A Plus » tu ne supportais pas cette expression et tu n’as jamais dit pourquoi, mais c’est sûr chaque fois que je croiserai un de tes textes c’est toi que je croiserai."
Texte en hommage à Yves Heurté par Odette Michel