Les prisonniers du musée

Victor raconte : au cours d'une visite au musée avec le collège, il constate des mouvements inhabituels dans les tableaux. Cela lui rappelle une aventure à la bibliothèque (précédent ouvrage de l'auteur) et il décide d'entraîner nuitamment son amie Marion dans les dédales du musée. Bien sûr, les parents s'inquiètent, préviennent la police. Pendant ce temps, les deux jeunes gens déclenchent une alarme et sont emmenés par... Dali dans les passages secrets de l'institution. Ils y rencontrent Dali donc, et Basquiat, Picasso, Louise Bourgeois, Camille Claudel, Monet, Warhol, Léonard de Vinci, Artemisia Gentileschi, etc.

Tous ces fantômes les pressent d'exécuter une œuvre afin de prouver leur valeur artistique. Marion et Victor s'en sortent plutôt bien, et, après un beau discours de Malraux, finissent par obtenir le droit de s'en aller. Las, des travaux routiers proches du musée leur bloquent le passage. Ils se retrouvent alors dans un avion en partance pour New-York, avec un tableau et une sculpture prêtés au MoMa. Après avoir visité le prestigieux musée, les petits Français vadrouillent dans la grande ville. Ils seront rapatriés en France dans les dernières pages de ce roman d'aventures improbables.

Le ton sage et bien élevé du récit devient lourd quand il s'agit de rendre compte de rebondissements dynamiques, d'inquiétudes pressantes. Le choix du « je » assumé par Victor prévient par ailleurs toute plongée dans les pensées de Marion, et c'est dommage… Quant à l'intrigue, elle se fait d'abord scolaire – présentation de quantité de créateurs et notion d'émulation artistique, d'échanges entre techniques – avant de devenir douteuse à New-York. Que signifie cette deuxième partie dont on pressent qu'elle ne sert qu'à donner chair à un ensemble de trois cents pages ? J'ai été déçue, et je préfère un album de Max Ducos sur le même sujet, L'ange disparu (Sarbacane, 2008).