Mon cerf-volant

Au bord de l’eau dans un décor bleu, vert et rose, Matsuko joue avec son cerf-volant. Elle rêve d’envol et de liberté.

Sur cet argument minimal, Laurie Cohen et Marjorie Béal construisent un album poétique et tendre. Le prénom de l’enfant, la présence de l’eau suffisent à créer une atmosphère extrême-orientale propice à la méditation. Tantôt devant elle, tantôt derrière, le plus souvent au-dessus d’elle, entre la fillette et l’objet se construit un pas de deux. Au centre de toutes les images, Matsuko est petite, un peu perdue, solitaire ; on est à ses côtés, à la lisière de l’air et de l’eau, entre terre et ciel.

Retenu par un fin filin, le cerf-volant est comme une extension d’elle-même, il lui permet d’explorer l’impossible et dans le rythme rendu par l’image, on sent les désirs réfrénés, les tensions, mais aussi le jeu, le vent dans les cheveux. L’unité des formes et des couleurs, les paysages épurés, le thème entonnent une chanson douce, celle de l’avenir rêvé, « un jour ». Un album d’une grande délicatesse.