Trois petits mots

Sid vit depuis tout bébé sur une île, avec Megan et Caleb. Il a été retiré à sa mère et placé chez ce couple aimant, qui reçoit des enfants en danger pour des temps plus ou moins longs. Sid est resté chez eux quatorze ans. Il a une meilleure amie, Chloé, et une passion, le dessin. Au moment où l’histoire commence, la seule enfant présente avec lui est la petite Fariza, qui ne dit mot mais écoute tout. Et puis, Sid apprend que sa mère a disparu, qu’elle est malade psychologiquement (ce qui explique le passé difficile du garçon), et qu’il a une grand-mère et un demi-frère, lequel a lui aussi disparu. Contre son gré mais curieux malgré tout, Sid part avec un ami de sa mère à la rencontre de sa famille biologique.

Il se passe à la fois peu de choses et énormément sur le temps assez court de ce roman. Au jour le jour, des personnes s’y croisent, ou plutôt des « âmes », avec leur sensibilité, leurs difficultés… Sid est le dénominateur commun de ces événements du quotidien, le garçon sage – réellement – par lequel chacun trouve un peu sa place. La petite Farida est fascinée par ses dessins, son demi-frère Gauvain va vouloir l’imiter après bien des provocations, Chloé exerce sur lui ses pouvoirs de fille, sa grand-mère Elizabeth est rassérénée… La mère, Devi, n’apparaît qu’aux dernières pages, en guise de fragile promesse pour un avenir aux liens nouveaux.

Tout cela est bien fait, bien dit, vraisemblable, exprimé avec naturel par un narrateur externe neutre même s’il est centré sur Sid. Et pourtant, le roman m’est apparu comme un exercice de style, où chaque personnage représentait telle ou telle problématique. Je suis restée ainsi un peu en dehors de ma lecture. Mais j’invite chacun à se faire son opinion…

PS : les trois petits mots ne sont pas « je t'aime », le livre est plus prosaïque...