Katkout

Le narrateur, un petit garçon, regarde sa mère avec admiration et amour. C’est elle qui règne dans la maison. Le fils assiste avec étonnement à l’étrange lien qui s’installe entre sa mère et un poussin, tout petit, mignon. Ce poussin suit partout sa mère, se niche sur son épaule et cette familiarité surprend l’enfant aux sentiments mélangés, jalousie, regret, amusement rétrospectif. Sans doute, l’enfant aurait envie de cette tendresse maternelle. Par chance, si sa mère a apprivoisé le poussin, le narrateur a l’amitié d’un chien. L’enfant compare et analyse les liens entre mère et poussin, lui-même et son chien. A travers ces liens, il comprend le monde. Le poussin en grandissant devient un coq agressif à l’égard de tous donc de sa mère, il se retourne contre qui l’a nourri. Le chien, en vieillissant, approfondit son affection à l’égard de son maître.

Cet album est donc une belle histoire sur l’affection maternelle et filiale, l’amitié, les relations homme-animal, les intermittences du cœur et le temps qui passe. On voit peu l’enfant, l’essentiel est le portrait de la mère, dessinée par les yeux de l’amour, avec ses belles formes rondes, sensuelles, ses robes fleuries, colorées dans un décor bistre. Dans ce livre traduit de l’égyptien, on éprouve la vie arabe qui vit sur la terrasse, au cœur de la ville remuante et ce contraste entre l’agitation des uns et le regard posé de l’enfant sur sa mère a un charme considérable. Bilingue, avec un parti pris de respect du sens de l’écriture arabe, cet album est une superbe ouverture, texte et images, à la diversité des mondes. A mettre entre toutes les mains.