Tout seul ?

Tout seul ? Le point d’interrogation est aussi une exclamation. On croit voir un objet solitaire et on découvre par le jeu d’un volet ouvert que l’objet se démultiplie. Une chaise s’étend jusqu’à devenir un vaste canapé confortable. Une table dressée pour un seul convive s’étire jusqu’à accueillir une famille entière. Un vélo peut accueillir bagages et cage à oiseaux. Une maison devient ville et une balançoire devient foire ! Les couleurs vitaminées, orange, rouge, bleu dynamisent les formes simples de la tasse qui se transforme en marmite, de l’étagère vaste comme une bibliothèque. C’est brillant et gai. Néanmoins, une fois qu’on a compris le jeu du simple et du multiple, de l’unique et du complexe, passée la surprise agréable de la découverte, on est un peu dépité, en particulier parce que cet univers est vide. A l’exception notable de la dernière composition habitée par une fête foraine joyeuse, où les personnages s’animent, les transformations s’opèrent comme un jeu gratuit : toutes les extensions attendent sans doute une foule qui ne viendra qu’à la fin. Un travail plastique séduisant, virtuose, pour le plaisir du jeu ?