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Date de publication
Age-cible

Aussi loin que possible

Roman
à partir de 14 ans
: 9782211108317
13.00
euros

L'avis de Ricochet

Effectivement, on dirait un fait divers : deux copains adolescents se mettent à courir un beau matin, et ne s’arrêtent plus. Ils vont jusqu’au bord de la mer, puis cap au sud, squattant des maisons vides la nuit, volant dans les supermarchés de quoi se nourrir. L’aventure dure une semaine, suscitant l’enthousiasme de la presse. L’essence du roman se situe bien sûr ailleurs. Tony appartient à une famille d’origine ukrainienne sommée de quitter le territoire français, Antoine est battu par son père. Sans insistance mais tout de même, Eric Pessan suggère l’idée que les difficultés rencontrés par les deux jeunes jouent un rôle dans leur désir de courir vers rien : quand le quotidien est trop dur, fuir peut être l’unique façon de préserver sa santé mentale. Physiquement, ils sont jeunes, et il ne sera pas trop question des heurts du parcours, à l’exception des ampoules aux pieds et de la sueur collante.

Pourtant, encore une fois, ce serait trop simple : le narrateur Antoine n’explique pas leur geste par leurs difficiles vies respectives, qui n’apparaissent qu’irrégulièrement et en filigrane. En fait, ils ne savent pas vraiment pourquoi ils se sont mis à courir sans s’arrêter. Qu’invoquer alors ? L’adolescence qui teste ses limites ? Le lecteur, forcément interrogé, se fera sa propre idée… En attendant, ou plutôt en courant, il visitera une drôle de France des résidences secondaires et des sans domicile fixe, des gens sympathiques et des gens au mieux indifférents, au pire secrètement cruels. Une France qu’on ne voit bien qu’à pied, à rebours de la vitesse et de la mobilité que nous nous sommes nous-mêmes imposées. Aussi loin que possible reste définitivement un roman profondément étrange et riche en réflexions…

Présentation par l'éditeur

Antoine et Tony n’ont rien prémédité, rien comploté. Ce matin-là, ils ont fait la course sur le chemin du collège. Comme ça, pour s’amuser, pour savoir qui des deux courait le plus vite. Mais au bout du parking, ils n’ont pas ralenti, ni rebroussé chemin, ils ont continué à petites foulées, sans se concerter. La cité s’est éloignée et ils ont envoyé balader leurs soucis et leurs sombres pensées

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