Le livre sans images

La règle est donnée au début : tous les mots doivent être lus par l'adulte qui accompagne l'enfant. Hé, hé... L'auteur de l'album, qui sait bien qu'un livre sans images est réputé ennuyeux auprès des enfants, s'en amuse. Il va profiter de l'honnêteté du grand lecteur pour lui faire dire... n'importe quoi ! « J'ai une tête remplie de pizza aux myrtilles. », « Je suis un gros grillon, je bois du jus de fourmillon », « GrrraaaaBoudii GgrraBoudA », etc, etc. Le pauvre adulte doit logiquement s'exécuter, mais on lui a ménagé quelques échappées à la fin de chaque page délirante : « Oh ! Là, là ! », « Je peux arrêter de lire maintenant ? »...

Tout ce qui est sérieux est en noir, typographie classique, tout ce qui ressort de la fantaisie la plus débridée est en couleurs, typographie innovante. Evidemment, pour que cela fonctionne, il faut y mettre des voix différentes, des intonations désespérées, faire des pauses afin de laisser le temps à l'enfant de rire autant qu'il en a envie. Et sous la plaisanterie, une première réflexion s'amorce sur le pouvoir des mots qui créent autant que l'image, sur le pouvoir de l'écrivain aussi, personne différente de celui qui lit et/ou réceptionne l'histoire. Allez, « Gloupitch-pouritch » et c'est la fin !