Mercredi gentil

Une fois n’est pas coutume, Lucien et Fatou se sont accrochés après leur cours de théâtre, la jeune fille reprochant à son amoureux d’être constamment mal aimable. Elle lui lance ainsi le défi de se montrer gentil au moins une fois dans sa vie, condition sine qua non pour qu’elle lui adresse de nouveau la parole un jour.

Or, comme le constate Lucien, être gentil ne va pas de soi, d’autant moins lorsque l’on est unanimement reconnu par sa famille, ses amis, et les élèves du collège que l’on fréquente, comme un expert en mauvais caractère et en mauvaise humeur.

Toutefois, pour demeurer le petit ami de Fatou, l’adolescent est prêt à tout. Enfin à presque tout : devoir organiser la fête d’anniversaire surprise de la meilleure amie de sa dulcinée, Sandra Pichu, requiert une dose d’abnégation et d’altruisme que Lucien n’est pas certain de posséder. Il s’en va donc trouver conseil chez sa grand-mère laquelle servira de coach de gentillesse en prodiguant écoute et aide à son « Cabri ».

Nous avions fait connaissance de Lucien, Fatou, de son meilleur ami Croûton, de son extraordinaire Mamie et des parents de jeune homme dans les deux opuscules précédents J'aime pas le lundi et Mardi maudit de la série. Le rythme enlevé de la narration, le regard très affuté et criant de vérité que Lucien porte sur sa personne, sur l’adolescence, sur ses proches, le style percutant et élégant de l’auteur nous avaient d’ailleurs immédiatement conquis. Ce troisième tome remplit tout à fait le cahier des charges que pourraient rédiger les lecteurs accrocs à cette série. Tout y est en effet : dispute entre amoureux, problème à régler de toute urgence, surprises, émotions et personnages hauts en couleur aux modes de vie ou de fonctionnement excentriques décrits avec justesse et une causticité bienveillante par un Lucien très en forme.

Vivement jeudi tiens !