Le titre de ce recueil de poèmes Minutes d'été renvoie au double sens de « minutes » : fragments de temps et petite écriture. Succession de quatrains, rimés ou non, François David épingle sur le papier des fragments de temps, mis en image par le crayon gris tendre de Joanna Boillat. Au fil des textes se lèvent des images de plage, de cochonnet ou de paille. Les sentiments associés à ses images nous parlent d’infiniment petit et d’infiniment grand

« poli par le temps
un caillou
m’a parlé
interminablement »

Mélancolique ou humoristique, le dessin joue avec le texte. Allongé sur le sable, regard perdu, un livre abandonné, un peu plus loin, est-ce ce personnage qui dit :

« Sports de saison
compétitions
Même les nuages
courent plus vite »

Poésie de la sensation et de l’éphémère, le temps atmosphérique remplit cet été observé par le poète. Nuages, arc-en-ciel, pluie, neige occupent le regard tout comme l’eau, de la mer, de la rivière. L’air léger environne les scènes piquées au vif

« le chaton
tente frénétique
sur le mur
de saisir l’ombre »

Un parfum d’été à garder en toutes saisons. Une poésie consolatrice pour les jours tristes.

Danielle Bertrand