« Hier, on a enfermé le corps de mamie dans une grande caisse en bois. »

Ce décès, la narratrice de ce roman, ne peut l’accepter et c’est pour prolonger le souvenir de cette grand-mère tant aimée, qu’elle s’enferme dans la chambre de son aïeule. La petite fille découvre à cette occasion, dissimulé derrière un miroir, un paquet de cigarette renfermant une petite boîte blanche, une photo pliée, un marque-page ainsi qu’une vieille enveloppe. Elle s’empresse d’emporter tout cela précautionneusement avec elle et attend le soir d’être de nouveau seule dans sa chambre pour pouvoir observer plus précisément chaque objet. Elle fait ainsi la connaissance d’un homme, Lucien, dont elle lit les mots d’amour adressés à sa grand-mère et voit la silhouette sur la photo, et dont Grand-mère Grignette ne lui avait absolument jamais parlé. Qui est Lucien ? Pourquoi s’il a tant compté pour sa grand-mère, cette dernière lui avait-elle caché son existence ? Son propre père connaîtrait-il cet homme ? De nombreuses interrogations jaillissent dans l’esprit de la jeune fille qui entend enfin savoir qui était vraiment sa grand-mère…

Ce roman aborde avec justesse et sincérité le thème du deuil. Thème compliqué et riche s’il en est, qui en touche, par ricochet, de nombreux autres. Comme le laisse à entendre l’auteure de ce texte, Calouan, le deuil impose à celui qui le vit un nécessaire retour sur soi, mais également un « état des lieux » de la cellule familiale. Surgissent dès lors non-dits et secrets le plus souvent douloureux qui, une fois dévoilés, permettent de mieux comprendre les proches et de mieux se connaître soi. Cette introspection forcée, la jeune narratrice de ce roman, l’a vécue. Une fois que les vérités touchant sa famille ont été dites, et partant, assumées, elle apparaît plus forte et mieux armée face aux épreuves qui l’attendent en tant qu’adolescente et adulte en devenir.

L’auteure signe ici un texte poignant - mais aucunement larmoyant au contraire ! - sur le deuil, qui touchera sans nul doute un jeune lectorat très sensible aux questions sur la mort et sur l’identité.

Hélène Dargagnon

Présentation par l'éditeur

“Il est des êtres qui sont des passeurs d’amour, des passeurs de vie et d’espoir.” Mamie Grignette vient de mourir, emportant avec elle, ses rires, ses joies et ses peines. Mais sa petite-fille ne se doute pas qu’elle lui a laissé le plus beau des héritages : un secret de vie, d’amour, de larmes et de force aussi.