Mon heure viendra

Au collège, Hans Petter sert de souffre-douleur à Andreas et à sa bande. Cette situation intenable pourrit le quotidien de cet adolescent, qui n'a rien trouvé de mieux que de « s'effacer » le plus possible dans l'espoir d'avoir la paix. Mais cette tactique n'empêche pas le bourreau de s'acharner sur sa victime (humiliations répétées, passages à tabac...). Sorti du collège, Hans Petter se réfugie dans l'appartement qu'il partage avec sa mère. Un soir, l'adolescent reçoit un mail bizarre signé Fera (une jeune fille qui prétend venir du futur). Au fil du temps, leur correspondance s'intensifie, donnant l'occasion au jeune homme meurtri de se confier. Leurs échanges de mails sont l'occasion d'approfondir certains sujets fondamentaux, notamment celui du bien et du mal, du libre choix et de l'eugénisme...

J'ai immédiatement adhéré à la justesse de ton utilisé par Nina Vogt-Ostli pour décrire le microcosme adolescent. L'auteure nous dépeint un univers violent et sans concession. Puis, à ce récit, jusque-là ancré dans une réalité quotidienne « ordinaire », s'ajoute une nouvelle dimension – de science-fiction - avec l'introduction d'un personnage venu d'ailleurs. Où diable la correspondance entre ces deux protagonistes va-t-elle nous mener ? Parallèlement, au collège, les événements prennent une tournure dramatique...
Un roman subtilement construit qui dévoile ses cartes à la fin et qui, surtout, interroge sur les responsabilités individuelles et collectives liées à la naissance d'un tyran.