La poulette qui en savait trop

Comme chaque soir, quand vient le moment de se coucher pour la petite poule rouge, son père lui lit une histoire. Or, comme chaque soir, l’incorrigible petite poule ne peut s’empêcher d’interrompre la lecture, sous prétexte qu’elle ne peut décemment pas laisser Hansel et Gretel pénétrer dans la maison de la sorcière ou qu’elle doit rappeler au Petit chaperon rouge qu’on ne parle pas aux inconnus ! Fatigué par les sempiternelles interruptions de sa progéniture, le père de Poulette décide d’invertir les rôles : il se couche donc dans le lit et demande à sa fille de lui lire une histoire. La petite poule s’exécute immédiatement et débute le récit d’une histoire de son invention. Le Coq beaucoup plus attentif et sensible à la musique des mots, s’endort avant la fin de l’histoire !

Cet album met en scène deux personnages très attachants du fait de la tendresse qu’ils manifestent l’un pour l’autre. A l’extrême patience du père répond la pétillante vivacité et la verve spontanée de la fille qui fera sourire à coup sûr les jeunes lecteurs. Ces derniers se délecteront en outre des références à divers contes traditionnels que la petite poule rouge –et derrière elle l’auteur- s’amuse à déconstruire en protégeant coûte que coûte les jeunes héros des dangers qui les menacent.

Cet album très drôle aux illustrations très colorées et éclectiques, en plus du rire qu’il provoquera chez ses lecteurs, permettra également d’engager une discussion sur la thématique de l’écoute, sur sa nécessité parfois et ses bienfaits.

Un livre qui a donc largement mérité donc sa « Caldecott Medal », qui est un prix décerné par l’Association des bibliothécaires américains pour la jeunesse et qui remportera, nous l’espérons, un aussi vif succès en France.