Les royaumes de feu (T. 2). La princesse disparue

Au royaume de Pyrrhia, c'est la guerre entre les différents clans de dragons. Le conflit dure et aucune reine potentielle n'a le dessus sur une autre. Quelques années auparavant, des dragons pacifistes ont rassemblé des œufs qui, selon un vieux parchemin, pourraient donner naissance à ceux qui apporteraient la paix. Les dragonnets de la prophétie ont d'abord vécu en autarcie, avant de s'émanciper douloureusement. Ils continuent leur périple, à la recherche de leurs familles respectives. Tsunami, une aile de mer, pense qu'elle est la fille inconnue de la reine Corail : il s'agit donc de se rendre dans les profondeurs de la mer pour rencontrer une famille… bien intentionnée ?

Argil, le petit aile de boue au centre du premier tome, était fichtrement attachant. Tsunami, comme son nom l'indique un peu, a davantage de caractère et le livre sera volontiers sanglant, rempli d'action. Cependant, la dragonnette cache un énorme besoin d'affection et les passages dans la nursery royale révéleront toute sa sensibilité. Peut-être trop, d'ailleurs, car le récit parfois bavard s'attarde longuement sur les psychologies, prenant le temps de détailler par le menu ce que Tsunami pense, ce que Tsunami veut...

Au fond, le procédé systématique de passer d'un dragon à l'autre de livre en livre empêche de développer parallèlement l'ensemble des pistes de l'histoire. Par exemple, nous savons que Comète, l'aile de nuit, cache quelque chose d'important, mais les aventures de Tsunami prennent le dessus. Quelques éléments restent inexpliqués à la fin, sans que nous soyons sûrs de les voir repris plus tard. C'est un peu dommage, même si la série reste éminemment plaisante, inventive et vivante. Les rebondissements s'enchaînent avec un grand naturel, le décor planté est utilisé de récif en palais sous-marin, et la sincérité de l'auteure envers ses personnages (presque humains) ne fait aucun doute. Succès assuré, et plutôt mérité dans le genre.