Un thé au clair de Lune

En 1935, Théodore Monod est en mission dans le Sahara. Au bout de trois mois, il écrit une longue lettre à sa fille Béatrice (âgée alors de 4 ans) sous la forme d'un conte illustré.

Il y raconte le voyage d'un jeune chameau parisien, Hachi, qui part rendre visite à son cousin Toufourine au Sahara. Hachi prend le train, puis le bateau, et finalement il rencontre Toufourine. S'ensuivent de magnifiques vacances au cours desquelles Hachi va de découvertes en découvertes : il apprend qu'il est plus facile de courir sans habits dans le désert, et que les branches d'acacia se mangent finalement très bien sans couteau ni fourchette, en bref il s'habitue à un autre mode de vie. Ce beau séjour se termine par un thé au clair de lune « parce que le jour il fait un peu chaud ». Tous les animaux du désert y sont invités.
« Regarde bien l'image du thé-clair de lune », écrit Théodore Monod à sa fille, « Je vais te présenter les invités » : ils sont tous là, du fennec au scorpion, de la vipère à cornes à l'oryx, il y a même l’œuf de l'autruche qu'elle donne à Hachi parce qu'aucun autruchon ne s'y trouve plus.

Hachi rentre ensuite à Paris, bien content de retrouver ses parents.
Mais la nuit il rêve du Sahara.
« Et l'histoire finit là. »

Le regard bienveillant que pose Théodore Monod sur le désert et ses habitants est celui de l'humaniste que l'on connaîtra tous plus tard. Il donne au lecteur envie de le suivre sans crainte. Ses dessins juste esquissés avec de légères touches de couleur sont néanmoins d'une très grande précision, de même son texte, souvent humoristique, explique, analyse. De sorte que le lecteur se trouve suivre une magnifique leçon de choses presque malgré lui tant l'histoire est passionnante.