Les géants

Sur la côte basque, Marius le beau surfeur et Alma la redoublante au Bac ont des parents en or, pêcheurs chaleureux aux valeurs saines. Mais la famille vit des non-dits comme toutes les autres, le moins grave étant l'amour secret entre Alma et Esteban, le meilleur ami de Marius. Sur l'horizon bleuté, alors que l'été approche, éclate un coup de tonnerre : après vingt ans de prison, le grand-père paternel de Marius et Alma déboule. Ancien mafieux marseillais haï par son fils, il est bien décidé à prendre sa place parmi les siens. Voire à déterrer le passé...

La question ne se pose pas, Benoît Minville est un écrivain, un vrai. Derrière le ton parfois vulgaire de ses personnages (dialogues et discours indirect libre), il expose des sentiments profonds, beaux, vivants. Derrière les poncifs apparents – sea, sex and sun ainsi que la drogue avec le grand-père -, il met en place une mécanique de construction précise, originale et efficiente à la fois. Alors, on regrettera le rôle parfois un peu effacé bien qu'encensé des femmes, les quelques erreurs d'orthographe non corrigées, le caractère idéalement permissif des parents. Mais en vrac, et parce qu'on pinaille. Réaliste mais d'aventures, ce roman sur fonds de crises plurielles se rejoignant parfaitement (de l'économie pure et dure à l'adolescence rêveuse) saura convaincre les plus rétifs. Beaux paysages et piperade en suppléments.