L'enfant qui avait peur du noir

L'enfant qui avait peur du noir... Le titre français est un peu plat, l'anglais faisait davantage rêver : Orion and the dark. Le petit héros aurait-il été rebaptisé en Hugo ? Au départ, il craint jusqu'à son ombre, tout occupé à dessiner au crayon rouge ce qui lui fait peur dans son environnement. Chiens aux dents longues, monstres dans l'armoire, filles à barbe ou moustache... Tout y passe ! Et puis, interpellée, la Nuit noire arrive. Enorme, souriante, elle devient rassurante en accompagnant Hugo partout dans la maison, et même dehors pour écouter les nombreux bruits, voire dans le ciel étoilé, là où c'est vraiment très très noir. Résultat, Hugo n'a plus peur avec sa nouvelle amie et même, il ne veut pas qu'elle s'efface au petit matin.

Album d'apprentissage malin, tout entier dédié à l'enfance y compris dans son dessin crayonné qui déborde des règles et invente des cadrages, L'enfant qui avait peur du noir bénéficie de la sincérité de son auteure. Cela se sent, Emma Yarlett a voulu réellement prendre en compte les frayeurs les plus diverses qui traversent la tête d'un petit, et elle les démonte une à une à travers ce gros personnage rond de la Nuit noire (avec une majuscule, s'il vous plaît). Et donc, tout comme Hugo, tout comme Mme Yarlett, nous y croyons et nous voulons nous laisser bercer dans les bras (idée sympathique de découpe) de notre copine rondouillette. Car mieux que de n'avoir plus peur, de découvrir l'envers des illusions, nous allons l'aimer de toutes nos forces... Il fallait y penser. Classique, mais soigné et efficace.