Deux petits oiseaux

A ma gauche, un oiseau noir au grand bec jaune. A ma droite, un oiseau blanc au bec orange (immense, le bec). L'un s'envole, revient avec une lampe d'architecte. L'autre l'imite, ramène un livre. Etc, etc. Chacun encombre ses branches d'un côté et de l'autre. Pas encore rassasiés, ils jouent alors avec leur bric-à-brac. Puis ramènent d'autres trésors de poubelles, plus gros, plus lourds. Ce qui devait arriver arriva : les branches cèdent, ne reste que le tronc de l'arbre. Déconfits, les deux rivaux en escamotage posent leurs petites pattes sur les quelques tronçons subsistants...

Doté d'un effet de symétrie plaisant (le tronc noir est évidemment au milieu de la double-page), de décors très simples destinés à mettre en valeur l'accumulation hasardeuse opérée par les volatiles, et surtout sans paroles pour mieux commenter, l'album fait rire. Ensuite, il fait réfléchir : société de consommation, volonté de posséder pour avoir le sentiment d'être, comparaison systématique avec l'autre, inanité du superflu... Une fois amorcée en compagnie du jeune lecteur, la discussion promet d'être longue et animée ! Si les illustrations n'ont pas eu l'heur de me séduire, elles n'en sont pas moins efficaces et drôles.

A lire aussi : le délicat Plus ! de I.C. Springman et Brian Lies (Minedition, 2012)