La classe pipelette

Dans sa classe, Catherine ne sait plus comment gérer les bavardages incessants de la plupart de ses élèves. Agée de 40 ans, elle aime son métier de maitresse. Transmettre, c’est ce qui l’a poussée à embrasser cette profession. Mais faire constamment la police, elle n’en peut plus. Tous les soirs, elle réfléchit à des stratagèmes pour neutraliser ses bavards, sans avoir à passer par les cases cris et punitions. Elle essaie par exemple la méthode des « cinq minutes », où pendant chaque cours de français ou de maths, les enfants ont le droit de bavarder pendant cinq minutes. Elle exhorte également ses bavards de CM à crier de toutes leurs forces dans la cour de récréation avant de rentrer dans la classe. Mais rien ne fonctionne. Un jour, à bout de nerfs, Catherine craque. Pendant un mois, un maitre va la remplacer. Lui se posera moins de questions. Chaque bavardage est sanctionné. Quand la maitresse revient, les élèves, ravis, l’accueillent triomphalement. Les bavardages reprennent cependant rapidement, mais la maîtresse va mieux accepter ce qu’elle ne pourra jamais vraiment changer.

Dans La classe pipelette, l’auteure à succès Susie Morgenstern s’attaque à un sujet délicat : les professeurs, démunis et dépassés, face à leurs élèves. Les mots sont durs, crus, parfois, comme l’est la réalité que vivent de très nombreux enseignants. Mais l’humour demeure toujours présent, notamment dans les descriptions cocasses des stratagèmes mis en place par la maitresse. Dans la construction de son texte, l’auteure donne aussi la parole aux enfants, et par leurs voix, à leurs parents. Le récit est ainsi entrecoupé de lettres, où chaque élève décrit sa relation à l’école, les raisons des bavardages. Une façon intéressante de rentrer dans l’intimité de leur famille. Et de mieux comprendre l’éducation qu’ils reçoivent.
La classe pipelette est un roman percutant qui pousse à réfléchir.