Miss Peregrine et les enfants particuliers (T.2). Hollow City

Les enfants particuliers doivent fuir précipitamment leur île (et donc leur boucle temporelle protectrice), tandis que l'ombrune qui les protège reste piégée dans un corps d'oiseau. Jakob, issu du XXIème siècle américain, les suit dans leur périple. L'objectif est de trouver une autre ombrune encore non capturée par les sépulcreux ou les estres, afin qu'elle les aide à faire retrouver sa forme humaine à Miss Peregrine. Mais Emma aux mains de feu, Olive plus légère que l'air, Hugh et ses abeilles, etc., ont beaucoup de mal à passer inaperçus jusqu'à Londres. Nous sommes en 1940, et la guerre fait rage sur la ville...

Ransom Riggs abandonne plus ou moins la consonance historique (le nazisme) de son ouvrage, ou plutôt la traite en arrière-plan, suggérée dans un contexte d'horreur généralisée : les gitans marginalisés ont aussi un particulier parmi eux, Londres dévastée rappelle la perte des ombrunes… Par contre, l'aspect fantastique prend de la densité. Le petit groupe s'organise autour des pouvoirs de chacun, et il rencontre d'autres dons utiles pour sa quête. Certains passages sont presque oniriques, comme dans la boucle peuplée d'animaux intelligents. D'autres glacent, au sens propre du terme : on pense à la dernière partie ahurissante, et complètement angoissante.

Nous sommes donc invités à un combat acharné pour la survie qui prend au cœur, et à de périlleuses aventures à rebondissements. Menées brillamment, écrites par un narrateur (Jakob) partie prenante, elles se parsèment de ces fameuses photographies anciennes qui avaient contribué au succès du premier tome, confondantes voire effrayantes dans leur statisme. Dommage qu'elles soient ici davantage retouchées… Un troisième tome de cette série au talent rare est forcément attendu par le lecteur, paradoxalement fébrile d'impatience et vaguement tourmenté.