Le nouveau roi de la France

Claire, maman d'Adrien, se remarie avec Bruno, papa de Salomé et Mathias. Adrien n'est pas très content… Afin de montrer son importance aux yeux de la famille, il décide de devenir « le nouveau roi de la France », perruque en nylon et culotte bouffante louisquatorzienne à l'appui. Sa mère se désole, son futur beau-père décide de jouer le jeu afin de pousser le petit garçon dans ses retranchements. La grand-mère d'Adrien, enfin de « Louis », invite alors toute la famille chez un de ses vieux amis, châtelain aussi digne que sans le sou.

Gilles Abier n'aborde pas son sujet de front, et louvoie avec fantaisie entre les heurs et malheurs de la famille recomposée, laisse le temps au temps en quelque sorte. La lubie d'Adrien/Louis étonne, amuse, agace au choix, et le jeune lecteur peut mettre un moment à comprendre où l'auteur l'emmène. L'apothéose du roman se situe durant la visite du château délabré d'Hubert de la Roselière, délicieux vieil homme à la main de fer dans un gant de velours. Le tout est bien sûr un peu fou, cependant complètement efficace quant à son propos : sérieux, finement romancé. A noter une couverture drôle, des rabats soignés, et pas d'illustrations car il s'agit aussi de prendre les enfants non pas pour des rois, mais pour des grands.