La cerise sur le gâteau

Déménager, accueillir un nouveau petit frère, partir en vacances en tribu… autant d’événements familiaux qui émaillent la vie d’une famille nombreuse, celle des Jean-Quelque-Chose, au total six garçons, leur mère Jeanine, très organisée et leur père Jean, médecin de marine. On est à Toulon, dans le sud de la France, dans les années 60 et Jean-A, l’aîné, vient d’entrer en 3°. Pour sa dernière année de collège et afin de pouvoir poursuivre le latin, Jean-A a changé d’établissement. Or, dans sa classe de latin, il est seul garçon au milieu de filles ! Dans cet univers habituellement purement masculin, est-ce une (petite) révolution ? Ou plutôt une sérieuse évolution ? Entre liberté naissante et autorité parentale bienveillante, les aînés Jean-A et Jean-B découvrent des émotions nouvelles. Les événements sont minuscules : le retour de Jean-A d’Angleterre et le prestige qu’il en ressent, son intention de devenir « l’idole des jeunes », la première boum à laquelle seront invitées des filles… Le narrateur Jean-B observe, un peu narquois, les atermoiements de son frère mais lui-même n’est pas sans défaut. Il se rêve en James Bond. Aux scouts marins, où il est contraint d’aller en punition d’un mensonge, il rencontre Hélène. Cette dernière a bien du charme, c’est un garçon manqué et devient très vite une confidente.

Depuis 1999, les jeunes lecteurs suivent la saga des Jean-Quelque-Chose de Philippe Arrou-Vignod. Loin des glorieux ancêtres du Club des Cinq, aux aventures incroyables, les lecteurs sont sensibles à la gaieté qui émane des aventures de ces héros proches d’eux. Les émotions de Jean-A ou Jean-B persistent, et en dépit ou grâce à certains aspects dépassés (les établissements mixtes sont la règle aujourd’hui par exemple), il se crée une distance temporelle qui suscite l’amusement et on aime les Jean-Quelque-Chose comme nos grands frères.