L'imagier des disparus

Qu'est-ce qui fait de cet imagier d'animaux, aux dessins sages et aux simples rabats à soulever, un ouvrage pas comme les autres ? Il ne recense que des animaux qui n'existent plus, que vous ne verrez jamais.

La présentation est plus que sobre : fond blanc, à gauche le nom commun suivi du scientifique, à droite une grande illustration, et les traditionnelles explications sous le rabat épousant la forme de l'animal. Les deux ou trois phrases se concentrent sur la façon dont l'animal a disparu : c'est bien souvent l'homme qui en est la cause, dès le XIXe siècle...
Le deuxième dessin, celui à l'intérieur du rabat, est alors fantaisiste, quoique lié au drame : reprenant la silhouette de l'individu, il offre une petite mise en scène de ce qui a provoqué la perte. L'ordre de passage ne correspond à aucune logique clairement identifiée, comme pour montrer que partout, des animaux très divers sont en danger. La fin sur le panda, mascotte inoffensive, est à cet égard symbolique.

Jouant du contraste entre son aspect raisonnable et son propos alarmant, l'album soigné vous hante longtemps... Mission (malheureusement) réussie.