Ouvrir des « fenêtres de rêves aux yeux des enfants » tel est le projet que Paul Bergèse, poète et enseignant, propose de livre en livre. Dans le recueil présent, il invite son jeune lecteur à « soulever le paysage » sur les pas des animaux. Comme des bulles, les poèmes très courts, tercets, quatrains, quintils, laissent la place ou la parole au spectacle de l’instant, du furtif. L’auteur joue. Du jeu de mot potache, « Sais-tu le rêve du petit escargot ?
C’est d’aller à la fête foraine
pour avoir une bave à papa »

à l’image qui ouvre l’horizon « Au creux de ta main
la peau douce d’un galet.
Remonte en mémoire
le pas du bouquetin »,
le poète ouvre tous les chemins des mots.
Cette poésie minimaliste raconte le monde, elle suit son rythme « Dans l’arrondi des blés
l’arabesque de la brise
apporte la musique
du violon des grillons. »

On reconnaît là toute une tradition poétique que les lecteurs retrouveront chez Guillevic ou même René Char, comme une sorte d’initiation, d’invitation à enchanter le monde. Les illustrations très fines de Julie Maurice accompagnent joliment le texte, tantôt pochoir, tantôt aquarelle. Textes et images offrent au lecteur de quoi picorer en toute douceur.

Danielle Bertrand

Présentation par l'éditeur

Si tu soulèves le paysage, tu trouves de drôles d’animaux, et Quand les animaux / jouent au milieu des mots... Paul Bergèse est l’animateur de cette ménagerie de fantaisie, née de fines observations et d’un goût immodéré pour les mots, leurs musiques, leurs images, les jeux du langage... Des fenêtres de rêves / s’ouvrent aux yeux des enfants. Des rêves dans lesquels, comme dans les illustrations de Julie Maurice, les poissons sont capables de voler au-dessus des maisons. De courts textes à lire comme on déguste le suc d’une mûre de ronce délicatement pressée entre langue et palais. Un délice de livre qui garde longueur en bouche.

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