Le miroir brisé

Petite fille, Claire (le prénom n’est sans doute pas anodin) trouve à la décharge un morceau de miroir brisé. Ce qu’elle y voit magnifie le réel selon sa propre imagination. La maison devient palais, la ville jungle et féerie… Très vite, Claire prend l’habitude d’emmener le miroir partout avec elle.
Puis elle grandit. Ses parents vont divorcer. Elle se trouve un peu grosse, a des boutons. Comme s’il suivait l’état d’esprit de l’adolescente, le miroir se ternit, offre moins de possibles. Arrive Peter, garçon que Claire a toujours trouvé un peu fade : lui aussi possède un bout de miroir brisé. Il convainc Claire de l’accompagner à une réunion nocturne et souterraine...

Jonathan Coe ne pouvait que surprendre son lecteur. Le miroir brisé est une parabole, une façon détournée de parler de crise sociale, de sentiments volatiles, du fait de grandir et in fine de vivre ensemble. Les illustrations toutes de fantaisie moderne – des photographies retouchées, déformées et des couleurs très vives – viennent animer le propos tellement concis et limpide qu'il en deviendrait austère. Et pourtant, la fin réchauffe le cœur, autorise tous les espoirs de réenchantement du monde... C'est le premier roman jeunesse de l'auteur, et il nous dit que c'est aussi le plus politique qu'il ait écrit : nul besoin de longs discours et de complexité pour faire mouche, surtout auprès des jeunes générations. A lire absolument dès 13 ans.