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Date de publication
Age-cible

14-18 : une minute de silence à nos arrières grands-pères courageux

Sélection des rédacteurs
Album
à partir de 11 ans
: 9791023501544
18.00
euros

L'avis de Ricochet

Immense, sombre, presque sans paroles, l'album se laisse difficilement raconter tant il s'imprime dans nos esprits, les frappe même, par sa suggestion.
Cela commence par une déclaration de Gustave à sa « chère Adèle » : « il n'y a plus de mots pour décrire ce que je vis ». Pastels aux tons sépia, les images suivent alors, elles capables de rendre, par associations d'idées, l'horreur de la Grande Guerre. La nature débute l'enchaînement fatal sous la forme d'un lapin, d'un cheval perdu au milieu d'un champ de bataille. Puis ce sont les portraits de soldats, blancs ou noirs (les troupes coloniales) mis l'un à côté de l'autre, et encore les signes de mort, avec cet homme au visage-crâne jaillissant des tranchées. Les gueules cassées viennent enfin, difficilement soutenables.
Le lecteur est déjà complètement soufflé. Arrive la page de garde, et sa petite enveloppe, son fac-similé de lettre. Adèle écrit à Gustave et retranscrit toute la maladresse de son amour. L'appel final est ambigu : « La patrie a besoin de héros soit ! Moi je n'ai besoin que de toi ! ».
Reste l'impression d'un presque rien qui dit tout. Le talent du dessinateur, la force de pensée de l'auteur se ressentent à peine dans ce dispositif à la simplicité travaillée. C'est la marque des plus grands : l'air de rien, donc, Dedieu réalise sans doute un des plus vibrants hommages aux morts pour la France de cette année du centenaire. Dans l'esprit de l'album, gageons que Gustave aurait tout aussi bien pu être allemand.

Présentation par l'éditeur


Le livre s’ouvre sur cette confidence : « Chère Adèle, il n’y a plus de mots pour décrire ce que je vis. » S’ensuit une série d’illustrations saisissantes, réalisées au pastel dans des tons sépia, dénonçant l’atrocité de la guerre, sa solitude, les peurs et angoisses qu’elle génère, ses dommages, et ses morts. À la fin de l’ouvrage, une enveloppe se trouve sur la page de garde. Elle contient une longue lettre d’Adèle,
en réponse aux quelques mots de Gustave.

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