C'est toi le printemps ?

Au sein de la famille Lapin, le petit dernier est aussi le plus curieux. Il envie ses frères, qui montent sur les branches des arbres pour apercevoir la mer et surtout, qui connaissent le printemps alors que Petit Lapin est habitué à la neige. Un matin, alors que tout le monde dort encore, il entend des pas dans la forêt. Il sort... et rencontre un ours blanc, qu'il prend pour « le printemps ». L'ours attrape Petit Lapin sur sa grosse patte, et le hisse sur l'arbre afin qu'il puisse voir la mer, comme ses frères. Il explique au jeunot qu'il s'en va sac au dos vers le nord, parce qu'il va avoir bientôt trop chaud. Rendez-vous est pris pour l'année prochaine !

De la tendresse au kilomètre, et un regard malicieux sur la toute petite enfance : les japonais Chiaki Okada et Ko Okada (même famille ?) ont su attraper l'âme innocente dans toute sa pureté. Quoique, Petit Lapin a ses humeurs, mécontent de la sempiternelle soupe aux noisettes. Mais sa façon de petite boule ronde, son air perdu en comparaison de ses frères casse-cou, ses regards émerveillés devant l'ours feraient fondre l'hiver le plus coriace.
Deux thématiques s'entremêlent, celle du petit qui a hâte de grandir, et celle du cycle des saisons, un concept difficile à saisir, et que notre héros identifie « physiquement » (et a contrario des symboles, d'ailleurs). Jouant des points de vue et des ombres, les formidables dessins au pastel continuent cette ambiance de cocon feutré, pour un résultat finement inoffensif, adorable sans niaiserie aucune. A lire dans son lit, bien sûr...