Les orphelines d'Abbey Road (T.3). Les lumières du passé

Revenues d’Alvenir jusqu’à Abbey Road, les filles découvrent que tous les adultes mais aussi bon nombre d’orphelines ont été hypnotisés par le diable vert. Après quelques moments d’hésitations, elles décident d’aller chercher un remède dans le passé d’Alvenir, du temps où le diable vert n’en été pas encore un… Margarita et Prudence sont ravies de se rendre enfin dans cet univers magique qu’elles imaginent merveilleux, tandis que la narratrice Joy se languit d’Alonn, l’Almour qui ne pouvait pas l’aimer. Même si les héroïnes ont désormais des repères, le voyage sera une nouvelle fois des plus aventureux !
La quête se fait unique et simple –un remède, le diable vert avant sa transformation- et Audren en profite non pour nous faire visiter d’autres parties d’Alvenir mais pour explorer des psychologies de personnages déjà rencontrés. Ce monde baroque s’humanise alors quelque peu, et à travers Joy la philosophie est au rendez-vous : peut-on changer le cours du temps présent ? Qu’est-ce que l’amour ? Qu’est-ce que la mort ? Comment grandit-on et prend-on confiance en soi ?

Désormais bien individualisées, les filles apportent leurs réflexions, Ginger et son « sang sacré » qu’elle refuse en tête : « Si t’aimes pas la vie, qu’est-ce que t’aimes ? La mort, on ne connaît pas… il ne reste que la vie. […] Quand il n’y a rien d’autre à manger que de la soupe de salsifis, je la mange… Pas toi ? » (p. 96). Mais le sérieux se voit toujours enrobé, tel un délicieux glaçage sur un gâteau autrement sec, de l’imagination d’Audren, qu’on jurerait au fil de la plume. Joy n’a pas encore trouvé sa place sur terre mais elle a déjà constitué un bon bagage de sagesse propre à l’y aider. Quand le merveilleux joue un rôle d’apprentissage…