La fille du déménageur

« Vincent, 41 ans, déménageur et fils de livreur de viande, était si fort et si grand qu'on aurait été pardonné d'oublier que quelque part dans ce corps, il y avait encore un endroit où l'on fabriquait des larmes. » Et pourtant, quand ce père apprend la tentative de suicide de sa fille Cindy, il s'écroule. Puis, après avoir longuement cogité sur les raisons qui ont poussé son adolescente à se couper les veines, il décide de prendre des vacances « pour montrer à sa fille que la vie vaut la peine d'être vécue. »

Intitulée Le dernier tour, la seconde nouvelle de ce recueil conte l'histoire de Gaston, propriétaire d'un manège pour enfant qui semble avoir perdu la notion du temps. Le vieux monsieur a laissé son installation ouverte et allumée, malgré la pluie et la soirée bien avancée. Il parle tout seul, invoquant le fantôme de son père mort à la guerre.

Si la mort est le thème central de ces deux nouvelles, la vie en fait également partie. Avec une écriture sensible et chaleureuse, Caroline Vermalle évoque, dans son premier récit, un tsunami familial. Cet appel au secours permet notamment à ce père absent de prendre sa vie en main et de définir des priorités, celle principalement de passer du temps avec sa fille, devenue au fil des années une étrangère pour lui. Le récit suivant se termine également sur une note positive, puisque les cogitations mentales du vieil homme seront interrompues par Leila, jeune serveuse qui lui propose de le ramener chez lui. « Alors la nuit tomba sur une amitié toute neuve, sur les premiers pas et les derniers tours... » Deux récits emplis d'humanité et porteurs d'espoir.