La fille qui n'aimait pas les fins

Quand la mère de Maya l'inscrit à la bibliothèque, la jeune fille regrette de ne plus « posséder » toutes ces pages qu'elle dévore à longueur de temps. Elle comprend cependant bien vite l'intérêt de la chose, et picore alors au gré des rayonnages. Elle rencontre Manuelo, un vieux monsieur qui fréquente lui aussi assidûment les lieux. Il va se prendre d'affection pour Maya, lui proposer des lectures... Confiante, elle soupçonne malgré tout un secret ; elle va s'employer à le percer.

Le récit de Maya, jeune fille sage et solide qui découvre en même temps la bibliothèque, Internet et l'amour, alterne avec des impressions de Manuelo, dont le lecteur un peu malin comprend assez vite ce qu'il cache. Cela n'enlève rien aux préoccupations quotidiennes de l'héroïne, à ses petits bonheurs et malheurs dans lesquels un pré-adolescent pourra se reconnaître. Exceptionnellement mature, tournée vers l'avenir, la découverte d'un secret de famille ne perturbe que peu Maya, comme si la mort de son père, quelques années plus tôt, l'avait définitivement faite basculer du côté de la vie.
Et son drôle de stigmate – ne pas lire la fin des livres – paraît heureusement léger au regard de ce qu'elle a pu supporter. De toute façon, vous devinez que cette manie disparaîtra à un moment... Ce roman bon enfant sait brasser des thématiques familiales modernes et les mettre en regard avec les notions de littérature et de lecture, à mon goût toutefois pas assez accentuées (exemples de livres, etc.) A découvrir avant 13 ans.