Le réveil des créatures (T.1)

Emily et Matt, deux jumeaux complices unis par un même amour du dessin et de la peinture, vivent à Londres avec leur mère. Depuis peu, ils se sont découverts des pouvoirs très puissants : ils peuvent donner forme à des objets rien qu'en les esquissant, et aussi plonger dans des tableaux déjà existants. Avant même que leur mère n'ait le temps d'en discuter avec eux, les voilà violemment poursuivis par de sombres inconnus. Le trio parvient à se réfugier dans une abbaye sur une île, appartenant au riche grand-père des jumeaux.
Ces derniers se découvrent donc une famille, un nouvel ami – Zach, qui habite là depuis toujours – et aussi des ennemis. En effet, les enfants appartiennent à une longue lignée d'Animare (qui « animent » leurs créations artistiques), protégés par des Gardiens (Zach en fait partie) et dont les dons sont convoités par une société secrète, Hollow Earth. Et c'est ainsi qu'ils apprennent que leur père fait partie de ce groupe aux intentions souterraines : libérer d'un soit-disant lieu magique toutes les créatures démoniaques inventées par les Animare au fil du temps...

Pas de temps mort pour ce premier tome qui expose après l'action : le lecteur est tout de suite happé par une atmosphère d'urgence et de mystère. Les petits intermèdes moyenâgeux, situés dans l'abbaye, n'aident pas à calmer le jeu, bien au contraire ! Le narrateur externe nous baladera au gré des (nombreuses) initiatives des jumeaux, plutôt garnements et auxquels, de fait, on ne s'identifie pas forcément. Mais cela n'empêche nullement de suivre avec intérêt leurs aventures, et d'anticiper sur les futurs développements. Ces derniers restent toutefois nébuleux, entre des rivalités au plus haut niveau de l'organisation des Animare, ces fameux Hollow Earth qui agissent en sous-main, et des considérations familiales difficiles (quid réellement du père ?).

Accessible dès 11 ans, un premier tome efficace qui revisite avec dynamisme le mythe du créateur tout-puissant. On attend les monstres des moines copistes, plutôt absents pour le moment...