L'homme à la peau d'ours

Un traité de paix vient d'être signé annonçant ainsi la fin de la guerre. Tout le monde se réjouit à l'exception d'un soldat fort embêté parce qu'il ne pratique pas d'autre métier. Que va-t-il faire de sa vie ? Désespéré, ne trouvant pas sa place sur terre, il esquisse le souhait de mourir. A cet instant un étrange personnage, qui n'est autre que le diable, le tire de sa mélancolie en lui proposant le marché suivant : il ne doit ni se laver ni se coiffer durant sept ans et revêtir une peau d'ours dans laquelle se trouve une poche pleine d'argent. S'il réussit l'épreuve, le diable lui promet richesse et liberté jusqu'à la fin de ses jours. Dans le cas contraire, il lui donnera son âme. Faisant preuve d'un courage et d'une générosité exemplaires, le valeureux soldat relève le pari.

Adapté d'un conte des frères Grimm par Anne Jonas, L'homme à la peau d'ours aborde des thèmes fondateurs comme la guerre, la mort, le bien et le mal. A travers une épopée plutôt corsée qui finit en demi-teinte, on suit les errances de ce héros soldat qui, pour continuer à vivre, troque son bel habit pour une peau de bête et distribue ses pièces d'or afin de trouver un logis. Il vit dans un dépouillement total, inspirant aux gens qu'il rencontre un profond dégoût. Sa ténacité généreuse va le sauver et lui permettre de faire peau neuve. Ses années de vagabondage l'ont transformé et rendu plus beau et fort que précédemment. C'est la tête haute et vêtu comme un prince, qu'il rejoint sa promise. Mais le diable toujours triomphe. Il emporte avec lui les corps de ses deux belles-sœurs, mortes à cause de leurs perfidies.
Illustré avec talent par Sébastien Mourrain, ce conte méconnu mérite largement sa place auprès de Grigrigredinmenufretin et de Tom Pouce.