Ne t'en va pas

Céce et Mack travaillent dans le restaurant familial de Vico, vieil homme affectueux. La jeune fille compose avec une mère fantasque et alcoolique, espérant échapper à son milieu par de bons résultats au lycée. Lui a décroché du système scolaire depuis longtemps, il sort d'une maison de redressement et se console d'un père odieux en rééduquant des pitbulls blessés. Evidemment, alors que rien ne les attire, ils vont s'aimer à la folie. Pour le meilleur et pour le pire...
Du pire, il y en aura dans ce roman sentimental dont le lecteur peinera de prime abord à trouver la supposée joie de l'amour. La première partie est pourtant composée d'espoir, entre deux jeunes gens qui s'ouvrent l'un à l'autre, Cécé qui prend confiance en elle, et Mack qui forme des projets autour des chiens. Le faux pas ne sera pas vraiment de leur fait, mais ils en feront pourtant les frais. Une sorte de descente aux enfers commence alors, comme s'il fallait que chacun se (re)construise d'abord seul avant de revenir vers l'autre. Mais dans quelles conditions...

Paul Griffin offre une vision quasi-déterministe de l'existence, comme si notre passé, nos origines conditionnaient forcément notre avenir et notre place au sein de la société. Et pourtant, les deux héros, qui prennent alternativement la parole et expriment clairement leurs émotions, sortent de cette expérience grandis en tant que personnes. C'est sans doute ce côté positif qu'il faut retenir, celui de l'amour qui dépasse les conventions et les attentes, de même que l'amour inconditionnel des chiens envers Mack supplante toutes les idées que l'on peut se faire de ces animaux.
Bien loin de la simple bluette, un roman inattendu et sincère, à l'écriture poignante sans misérabilisme.