Les Insoumis (T. 1)

Sur la liste des grandes catastrophes naturelles redoutées par l'humanité, figure en peloton de tête les épidémies. Sujet habilement traité ici par Alexandra Braken, dans sa trilogie dystopique. Le récit de cette jeune auteure se situe dans une Amérique du Nord en pleine crise : un virus décime tous les adolescents et ceux qui ont la chance d'y échapper développent des pouvoirs paranormaux. Parqués dans des camps qui ressemblent à s'y méprendre à ceux de la Seconde Guerre mondiale, les rescapés sont classés par couleurs : bleu, vert, jaune, orange et rouge en fonction de leurs aptitudes. Ruby, l'héroïne, est une orange qui parvient par simple contact de peau à pénétrer dans la mémoire d'autrui. Enfermée six ans durant à Thurmond, l'adolescente parvient à s'enfuir. Son chemin croise celui de trois autres fugitifs : Liam, Chubs et Zu. Ensemble, ils espèrent rejoindre l'Insaisissable, qui représente leur seul espoir de vivre en sécurité et d'échapper ainsi à leurs poursuivants. Mais la route pour y parvenir s'apparente à un véritable chemin de croix.

On est immédiatement interpellé par la dureté des événements décrits, par cette société en pleine déliquescence et par le système de répression mis en place par un président dictateur. Ce récit est d'autant plus efficace qu'il nous paraît vraisemblable (hormis les phénomènes paranormaux dont sont dotés les adolescents survivants). L'histoire a déjà connu la création de camps. Ici, les adultes y enferment leurs enfants, perçus comme des êtres malfaisants et dangereux. Heureusement que certains parviennent à échapper au système. Comme Ruby, Liam, Chubs et Zu. Unies dans l'adversité, ces quatre fortes têtes parviennent à atteindre leur but. Mais leur porte de sortie se révèle être une autre prison, tout aussi perverse que la précédente… Décidément, Alexandra Braken ne ménage pas son lectorat: pas de happy end pour ce premier volume. Au contraire, l'intrigue se pimente avec des rebondissements qui plongent nos héros dans de nouvelles mésaventures. Accro, on se réjouit de lire la suite.