Au pays des vents si chauds

Il y a bien longtemps de cela, les habitants du pays des Vents si chauds ont du quitter leur terre, en raison de la montée des eaux. Emportant avec eux leurs valises et leurs rêves, ils ont embarqué en direction d’un Ailleurs à bord d’incroyables montgolfières qu’ils avaient construites. Presque « la moitié de mille ans plus tard », leurs descendants voguent toujours, portés par les airs et par leurs envies de liberté et de voyage. Parfois, ils se posent sur le sol, lorsqu’il faut reconstituer des réserves de bois ou de pailles. L’accueil qu’on fait à ces nomades des airs n’est pas toujours chaleureux. Des critiques fusent, certains n’apprécient pas leur mode de vie. Tant pis. Eux continuent de chanter, de danser et de rire. Un jour, au cours d’une soirée cinématographique qu’ils organisent en plein air et ouverte à tous, ils projettent des films sur la vie que menaient leurs ancêtres. Et c’est là qu’ils comprennent enfin où se trouve l’Ailleurs.

Dès les premières lignes du texte très poétique écrit par Séverine Vidal, le lecteur est transporté dans un monde imaginaire qui n’est pas sans rappeler l’univers onirique du japonais Miyazaki. Dès les premières pages, les dessins aux couleurs chaudes et exotiques de Bruno Pilorget invitent aussi à un voyage hors du commun. Où l’on navigue à bord de montgolfières aux formes de baleine, de requin, de pieuvre ou de tortue et où il est facile de se balancer dans les airs, avec des cordes accrochées aux nacelles.
Au pays des Vents si chauds est un album magnifique, qui reste longtemps en mémoire.