Allô Jésus, ici Momo

Tout part d'un innocent problème de maths que Doumbia ne parvient pas à résoudre. Il y est question de barquettes de framboises, de prix, d'épicier qui ne rend pas la monnaie juste, ou peut-être que si ? : aux enfants de faire le calcul. Et voilà que la vie du village s'en retrouve toute chamboulée ; Doumbia décide d'aller poser le problème à l'épicier du village – qui vient d'ailleurs de s'y installer - mais voilà, celui-ci prend le problème au pied de la lettre et se pense accusé de malhonnêteté. Ni une ni deux, il se rend chez l'instituteur qui lève le malentendu. Les deux hommes nouent des relations cordiales. L'enseignant dans le feu de cette nouvelle et sympathique relation propose à l'épicier d'intégrer son fils Mohammed dans la crèche vivante de Noël. Il veut lui donner le rôle d'un roi mage. Malheureusement les rôles avaient déjà été distribués et il ne reste plus qu'un rôle de mouton... Nouveau souci pour l'épicier qui croit que son fils n'est pas pris pour un rôle principal à cause de sa religion musulmane. Après d'ultimes explications, tout finira bien et le village tout entier - chrétiens, musulmans et athées - se retrouvera pour la crèche.

Chez Syros on a l'habitude de ces textes très courts plus proches de la nouvelle que du roman. En une cinquantaine de pages, Eric Simard montre tous les malentendus qui peuvent naître de paroles mal interprétées. Il met aussi en évidence le fait que la frontière est toute fine entre la bonne entente et le conflit. Il suffit parfois d'un seul mot pour que les choses dégénèrent ou au contraire se calment.