Un Max d'amour monstre

Max est le petit frère de Nathanaël, le Nathanaël qui découvrait dans un autre roman que sa grand-mère bretonne avait été catcheuse dans sa jeunesse. Beaucoup plus mystérieux et excentrique, Max essaie de garder pour lui son attirance envers la nouvelle fille de sa classe, Aliénore, gracieuse, toute pâle entre ses beaux cheveux noirs. Il doit faire fi des moqueries de ses amis Samuel et Sarah pour enfin vivre pleinement son amour avec la belle. Il doit aussi apprendre à composer avec sa fougue naturelle : la petite fille est en effet atteinte d’une malformation cardiaque et ne doit pas faire trop d’efforts. Au fil des semaines, Max s’inquiète : et si le cœur de sa dulcinée s’arrêtait ? Il fait des recherches sur Internet, dissèque des petits animaux pour voir leur cœur battre quelques secondes. Il voudrait pouvoir donner le sien à Aliénore…
Richard Couaillet dit s’être inspiré d’un fait divers entendu durant sa propre enfance, à propos d’un jeune homme, décédé accidentellement, ayant fait don de son cœur à la fille qu’il aimait et qui en avait besoin. Max est totalement crédible en petit amoureux foufou, sensible et généreux, et dont les réflexions partent dans tous les sens. J’avoue avoir été un moment décontenancée par la dissection des rats et autres grenouilles, mais la façon de faire se révèle finalement adaptée à la façon de penser des enfants (nul doute que le lecteur rira de dégoût). La fin avec l’opération d’Aliénore en Australie est joliment construite, permettant au Max du début de nous raconter son histoire le temps qu’il attend son avion à l’aéroport… Les illustrations expressives s’emparent de la passion qui parcourt le petit livre. Une jolie variation sentimentale qui manie les différents sens du mot « cœur » avec brio et conviction.