J'irai graffer sur ta tombe

Jospeh est l'adolescent dans tout son malaise. Il ne parvient pas à faire le deuil de son père, poète arabe qu'il admirait, et ne peut pas compter sur sa mère, qui perd la tête depuis un accident vasculaire cérébral. Pour oublier sa situation, Joseph graffe, en grand et partout, un pseudonyme, Fiasco.

Le roman est très court (une centaine de pages) et veut exprimer énormément de messages : la disparition d'un proche, la prise en charge d'un parent handicapé, la rébellion adolescente, l'art comme canalisateur du mal-être... Un narrateur externe suit en phrases courtes au présent le héros, auquel on ne parvient pas à s'attacher tant son comportement hermétique déroute. Nous l'observons tout de même avec inquiétude s'enfoncer de plus en plus dans une voie de rejet total de l'institution, sans qu'absolument aucun adulte ne pense à lui venir en aide. L'ultime fin laisse toutefois espérer une sorte de réveil, sans doute suivi d'un adoucissement, grâce à une jeune fille juste rencontrée. Le chemin sera long, et le lecteur n'y assistera pas.