La guerre des crottes

A Valcrisson, 450 kilos de déjections canines sont produites chaque jour. Beaucoup trop, selon les CM2A de l’école des Amandiers, qui, suite à quelques odorants déboires, alertent le conseil municipal des jeunes. Tout un projet de ville se met en place : permanence hebdomadaire à la mairie, campagne d’affichage, distribution de sacs plastique… Le maire et la maîtresse des CM2A se félicitent. Cerise sur le gâteau, un représentant du ministère de l’Environnement, séduisant grand reporter, vient conseiller les enfants, et organise un passage à la télévision.
D’apparence loufoque, l’histoire est pourtant tout à fait crédible, s’insérant de manière actuelle dans la défense globale de l’environnement. Un narrateur externe suit en alternance les habitants de la ville (humains et chiens, donc), en groupes ou individuellement. L’écriture au présent adopte un ton résolument sage, entre la maîtresse fière de ses petits, la correction systématique des gros mots d’Igor en notes de bas de page et la diminution constante, sans presque aucune anicroche, des crottes sur les trottoirs. C’est évidemment le propos drôle qui change tout et fait de ce roman un irrésistible exemple d’action citoyenne. « Zéro caca, zéro tracas ! » (première de couverture)