Yozakura, la fille du cerisier

Près d’un cerisier vieux de trois cents ans, l’Ancien, un couple d’artistes élit domicile. Le village se méfie d’eux mais dans la tranquillité de leur refuge, ils accueillent une enfant brune, tombée du cerisier Yozakura. Son étrangeté lui attire des inimitiés et un jour alors qu’elle bat Ichiro, aux échecs, il se venge en lui révélant les mystères de sa naissance et la traite de yôkaï, fantôme. Furieuse et blessée, Yozakura se réfugie dans le cerisier, bien décidée à y rester indéfiniment. Une femme-masque vient la chercher et l’entraîne dans sa danse au point de lui faire oublier son humiliation. Elle lui raconte une histoire ancienne dont elle a été victime. A ce moment, Ichiro arrive avec son grand-père et des villageois, pour les chasser mais il tombe à l’eau. Yozakura le sauve et la femme-masque révèle qui elle est… tout s’achève pour le mieux et les méchants sont confondus.
Cette histoire très classique sur la double inégalité : de peau, de sexe, est traitée dans un récit à méandres à l’image de l’Ancien, cerisier torturé. L’illustration japonisante ne convainc pas totalement. L’habileté du trait pour le vieil arbre, la richesse des tissus des costumes, la force du portrait de Yozakura ne masquent pas certains aspects stéréotypés des personnages de sorte que cela manque de crédibilité malgré une bonne foi et une conviction fortes sur un sujet toujours vibrant d’actualité.