Les petits monstres (T. 1). Embrouilles et dragons

Cassandra, petite vampire de son état, Valentin, fantôme sympathique, Jack, mignon squelette et Oliver, démon diablotin, habitent – seuls – le manoir de Berkshire. Comme tous les enfants, ils vont à l’école, s’amusent, bref mènent la vie la plus… « normale » qui soit. Un jour, Cassandra et Valentin découvrent au fond du jardin un énorme œuf. Pressés par un devoir à rendre, ils inventent toute une histoire autour de leur trouvaille, s’enferrant de mensonge en mensonge pour ne pas se faire prendre. Bientôt, leurs propres dires les dépassent : il est question de vie ou (peut-être) de mort et ils vont devoir prendre leur courage à deux mains pour tout avouer.
Fabrice Colin, écrivain doué de fantasy - entre autres -, descend d’un cran en âge par rapport à ses productions habituelles et nous convie à de petites aventures sans trop de peurs, en compagnie de monstres tout ce qu’il y a de plus gentil. Il vise ainsi à initier les jeunes lecteurs à l’univers fantastique en douceur, insistant peu sur les particularités de chacun des personnages. Au contraire, Cassandra boit du chocolat, Valentin sent son cœur battre sous l’effet de l’émotion, etc. Tout est fait pour ne pas désorienter, mais amener le sourire chez l’enfant. Derrière cet environnement atypique, l’intrigue à rebondissements pourrait en fait convenir à une série de type réaliste. Il y a même une morale à la clé : mentir n’est pas une solution, il vaut mieux affronter ses difficultés. Très bien écrite, avec un rappel des événements précédents à chaque nouveau chapitre, la série est croquée avec bonheur par Gérald Guerlais, qui met en avant les rondeurs et la bonhomie d’une certaine idée de l’enfance. Il n’est pas si courant de se voir enthousiasmé par une première lecture, suivons donc ces petits héros à travers l’œil de Fernand le vieil et sage arbre parlant !