En fuite

Les parents de Mathieu et de Lucille divorcent et reçoivent leurs enfants une semaine sur deux. Mais rapidement, la mère en obtient la garde et le père ne voit ses enfants que deux week end par mois. Désespéré par cette situation qu’il juge injuste, il les enlève et part en cavale avec eux. Cette aventure dure huit ans. Huit ans de vie précaire, de fuites permanentes pour échapper aux gendarmes et au détective qui les recherchent. Ils vivent dans des caravanes abandonnées, des cabanes au fond des bois et sont coupés du monde. Mathieu, qui a à présent dix-ans, s’en rend compte et cherche à protéger sa petite sœur, une enfant mutique et craintive. Jusqu’au jour où leur père est pris dans un engrenage dangereux, avec deux petits truands du Jura. Mathieu doit prendre une décision.
Comment peut-on en arriver à une situation si extrême ? Comment un père, qui aime ses enfants, peut-il choisir de leur faire subir cette vie-là, en abandonnant son travail, en se retranchant ainsi de la société ? Est-ce de l’amour ou de l’égoïsme ? Comment des parents mettent ainsi leurs enfants en danger, en les plaçant au cœur de dilemmes qui les dépassent ? Thierry Robberecht aborde ce sujet très sensible avec la distance nécessaire, en nous faisant à entendre le point de vue de Mathieu, qui a dû quitter l’enfance beaucoup trop tôt pour survivre. C’est sans doute le plus adulte de cette famille déchirée. S’il n’y a pas d’unions harmonieuses, pourrait-il malgré tout exister des divorces réussis, pour que les enfants n’aient pas à subir des cavales aussi dévastatrices ? C’est sur ces questions que T. Robberecht nous donne à réfléchir.